Transgarona : régime sans selle (1/2)

A l’exception d’une courte sortie pour honorer mes engagements et pour ne pas laisser tomber Thierry, Bruno et les pensionnaires de la Fondation Marie-Louise, je n’avais plus roulé depuis 3 semaines. La petite contracture à la cuisse ne me gênait pas plus que ça, mais un petit abcès à l’aine m’a obligé à rester tranquille durant tout ce temps. Je n’étais donc pas très serein ce matin, en me levant à 4 heures du matin. Ma blessure n’est pas tout à fait guérie et les longues heures de selle n’allaient certainement pas arranger les choses à cause du frottement, mais la météo, d’abord annoncée comme très mauvaise, semblait finalement nous offrir un petit créneau pour tenter cette fameuse Transgarona.

En ce qui me concerne, j’avais de toutes manières revu mes objectifs à la baisse après avoir révisé la trace initiale : trop pentue sur la fin pour mes vielles cannes qui auraient bien du mal à atteindre la source de la Garonne au Plã de Béret dans le Val d’Aran. Dans le meilleur des cas, j’espérais atteindre Vielha voire Asties en Espagne et passer la nuit sous la tente et repartir dans l’autre sens le lendemain : 400 bornes sur 2 jours, ça me paraissait assez raisonnable.

Les prévisions météo et les très nombreux désistements ont fait que nous nous sommes finalement retrouvés à 4, ce qui est plutôt très décevant si on considère que 21 personnes avaient manifesté un certain intérêt pour cette aventure. La nuit sous la tente étant de ce fait exclue, mon ambition se résumait finalement à atteindre St-Bertrand-de-Comminges, à 144 kms de Saint-Jean puis d’aviser une fois sur place. Et pourquoi pas Bagnères de Luchon, 25 kilomètres plus loin et un peu plus haut ?…

Je suis donc parti de la maison suffisamment tôt pour arriver à l’heure de RDV fixée entre 6h15 et 6h30, place du Capitole à Toulouse, 12 kms plus loin. Pascal était à l’heure, Julien est arrivé un peu plus tard et nous avions convenu avec Marcel de le rejoindre à Muret qui se trouve sur la trace car lui, habite du côté opposé de Toulouse.

Comme je l’ai déjà dit, cette trace n’a jamais été reconnue par aucun de nous. C’est l’adaptation d’un itinéraire publié en 2020 par un cycliste que je ne connais pas. Entre temps, la V83 a immanquablement certainement évolué et il subsiste toujours de nombreuses incertitudes quant au tracé final car le projet Transgarona est toujours en cours et il est difficile de trouver des informations fiables et actuelles sur le web.
La première surprise a donc été de commencer notre aventure par une bonne vingtaine de kilomètres de pur gravel (voir de VTT) assez engagé et technique, avec pas mal de poussage et même un peu de portage. Fort heureusement, le terrain n’était pas trop gras car le devers de certains passages était assez effrayant, surtout en roulant très près des berges de la Garonne. Pascal s’est d’ailleurs bien écorché le bras droit en rasant un mur d’un peu trop près pour ne pas dévaler la pente dans un passage très étroit. De plus, il s’est rendu compte en sortant des bois que son pneu arrière perdait de l’air.

En rejoignant Marcel à Muret et après deux tentatives de gonflage infructueuses, nous nous sommes rendus compte d’une petite fuite de liquide préventif sur le flanc du pneu et la jante était un peu abimée, ce qui pouvait empêcher le pneu de bien se caler. Il a donc dû renoncer au tubeless et passer en chambre à air.

La suite du parcours n’est finalement pas aussi intéressante qu’espéré, malgré quelques passages très ludiques en gravel. C’est essentiellement du bitume, sur des routes secondaires ou des pistes cyclables. En fait, la V83 commence véritablement à Marquefave, au km 45 où l’on commence à voir quelques panneaux indiquant l’itinéraire. Nous n’avons d’ailleurs pas croisé ou dépassé énormément de cyclistes. Par contre, certains villages ou endroits traversés sont de toute beauté et méritent vraiment qu’on s’arrête un instant pour les immortaliser sur une photo. J’ai particulièrement aimé Cazères, Roquefort-sur-Garonne et St-Martory où nous nous sommes arrêtés pour sortir les casse-croûte du sac et déjeuner.

Quelques kilomètres à peine après avoir repris la route, à la sortie d’Estencarbon, mon bec de selle s’est soudain relevé d’un coup, accompagné d’un petit craquement sec. Je me suis arrêté au bord de la route pour tenter de comprendre, démonter et réparer mais en dépit de l’aide de mes 3 compagnons de route, j’ai dû me rendre à l’évidence : impossible de continuer dans ces conditions, avec une selle qui plongeait ou se relevait au moindre mouvement de terrain. J’ai dû parcourir les 15 ou 20 kilomètres qui nous séparaient encore de Saint-Gaudens en danseuse ou en prenant le moins d’appuis possible : je recommande l’exercice à celles ou ceux qui veulent muscler les cuisses : radical !

C’est très frustrant de devoir renoncer sur une casse de matériel. Même si je n’étais pas dans une forme olympique et que j’ai souffert un peu plus que d’habitude dans les quelques montées, j’ai pris beaucoup de plaisir à rouler avec mes camarades du jour. C’est d’autant plus rageant que j’avais déjà identifié ce potentiel problème, tout comme Lionel d’ailleurs qui s’est occupé de la révision finale de mon vélo. Il m’avait signalé qu’il ne parvenait pas à serrer suffisamment les vis qui empêchent le rail de la selle de glisser sur le chariot. J’ai même acheté une nouvelle tige de selle, suspendue de surcroit, pour la remplacer mais je n’ai pas eu le temps de la monter avec l’attache pour la sacoche de selle.

L’Espagne et la source de la Garonne, ce sera donc pour une autre fois. Dans le train qui nous a tous ramenés à Toulouse, on s’est promis qu’on la remettra au programme mais cette fois au départ de Saint-Gaudens où nous nous rendrons en train pour éviter la partie la moins intéressante du parcours. L’arrière-saison est généralement douce et ensoleillée dans cette partie de la France et nous espérons pouvoir passer la nuit sous la tente après une belle journée de vélo.

Merci à Julien Pascal et Marcel pour cette belle journée et désolé pour cet incident technique qui a quelque peu gâché notre plaisir (en tous cas, le mien).

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Trace et profil

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Relevés GPS

Départ
01/07/2023 05:41:02
Durée de déplacement
06:46:10
Durée totale
09:15:45
Arrivée
01/07/2023 14:56:47
Distance
121.17 kms
Dénivelé positif
614 m
Vitesse moyenne
17.9 kms/h
Vitesse maximale
45.4 kms/h
Altitude minimale
125 m
Altitude maximale
373 m
Puissance
74 W
Dépense énergétique
1811 kJ

Conditions

Météo
Nuages
Température
15 °
Humidité
81 %
Vent
13 kms/h
Direction du vent
W

Autres participants

Julien ARADES

Pascal CHAMPENOIS

Marcel FISTON

Vélo utilisé

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