TdF féminin à Puycelsi – Jour 2

Contre toute attente, j’ai passé une excellente nuit, même si elle s’est déroulée en deux parties ce qui, chez moi, n’est pas inhabituel. Réveillé vers 02:15 pour je ne sais quel bruit un peu étrange, je me suis vite rendormi pour me réveiller peu après 06:00. La toile de tente m’a donc bien protégé de la rosée même si la condensation et sans doute aussi la transpiration, m’a tout de même donné la sensation de me réveiller dans l’humidité et la fraîcheur. Le cuissard long (fin et sans peau de chamois) ainsi que le tee-shirt sec ont donc parfaitement rempli leur office.

Il m’a encore fallu un peu plus d’une heure pour émerger totalement, prendre un semblant de petit-déjeuner, me souvenir de la combinaison du cadenas qui sécurisait mon vélo, attaché à un arbre et pour remballer toutes mes affaires.

En redescendant sur la route, je me suis rendu compte à quel point je m’étais mis en sécurité, loin de tout passage. La seule chose qui aurait pu m’arriver, c’est de me faire dévorer ma pomme par un hérisson affamé ou de faire ami ami avec un renard. Un petit chat noir a bien tenté de s’approcher de mon bivouac à la tombée de la nuit mais il a détallé dès qu’il m’a aperçu.

C’est donc avec confiance et détermination que je reprends la route pour cette deuxième partie et il faut au moins ça pour passer la première difficulté de la journée, une pente avec un bon 10% sur plusieurs centaines de mètres, entre Candeil Bas et Candeil Haut. Ca réveille et toujours ce fameux réveil musculaire qui brûle les cuisses, mais je ne suis pas très loin de Graulhet et même si mes quatre bidons sont vides après une dernière gorgée bue au lever, je ne suis pas inquiet car je trouverai forcément assez vite un cimetière où refaire le plein. Mieux, à la sortie de la ville, je tombe sur une magnifique boulangerie où je fais une assez longue halte pour prendre un bon thé au jasmin, brulant comme je les aime, accompagné par quelques viennoiseries. L’intérieur est accueillant mais j’ai besoin de respirer donc je les consomme dehors où je fais la rencontre d’un couple de cyclistes tous deux âgés de 75 ans, en admiration devant mon setup de bikepacking. Au fil de la conversation, j’apprends que la dame est une Vosgienne de Cornimont, près de Gérardmer, un coin que je connais comme le fond de ma poche. Quant aux origines du monsieur, aucun doute possible : il roule tellement les « Rrrrrr » que les roues de mon vélo en meurent de jalousie : il ne peut être que Tarnais. Ravi de vous avoir croisé, Monsieur et Madame l’Hers ! Ca valait le coup de prendre une petite photo pour immortaliser cette rencontre.

C’est aussi cela, le bonheur. Hier, cet allemand de Berlin avec qui j’ai bavardé pendant une bonne trentaine de minutes dans la langue de Goethe au sommet de Puycelsi et aujourd’hui ces deux charmants petits vieux, beaucoup plus jeunes dans leur tête que bon nombre d’adultes que je connais. Sans parler de ces magnifiques paysages traversés au cours de cette petite randonnée.

La journée s’annonce finalement beaucoup plus difficile que la précédente, pour au moins deux raisons. La première est bien sûr un peu de fatigue mais surtout, la chaleur se fait sentir dès les premiers tours de manivelles et elle devient de plus en plus intense au fil des kilomètres. J’ai presque aussi chaud que mardi dernier, sur la sortie vers Albi, ce qui n’est pas peu dire. La grande différence, c’est l’absence totale de vent et je ne m’en plains vraiment pas. Sur les parties plates, j’avance à bonne vitesse sans véritablement appuyer sur les pédales mais après une trentaine de kilomètres.

Je suis en terrain inconnu depuis le départ et je me régale en traversant Briatexte. La montée vers St Anatole est assez sévère et les jambes sont un peu plus à la peine mais que c’est beau et tranquille. Ca redescend vers Giroussens et St-Lieux-les-Lavaur où je ne détesterais pas m’installer car j’y vois de superbes propriétés qui me rappellent le sketch de Fernand Raynaud que papa appréciait tant : « Je suis qu’un pauv’paysan : ça eut payé mais ça ne paye plus » ! Je souris intérieurement en pensant à lui : s’il me voyait…

Un peu de calme jusqu’à St-Sulpice-la-Pointe et une nouvelle montée sur presque 13 kilomètres avec un petit passage à 10% et cette satanée chaleur qui devient de plus en plus difficile à supporter. Pas le moindre petit coin d’ombre jusqu’à Borde Neuve et Garrigues où il me reste encore 40 kilomètres à parcourir. Je trouve un nouveau cimetière et bien qu’il me reste encore suffisamment d’eau pour finir le parcours, j’ai besoin de me rafraîchir un peu en passant la tête sous le robinet et en m’aspergeant à grandes giclées avec le bidon qu’une concurrente du Tour m’a balancé. Je me souviens aussi que j’avais acheté une bouteille de coca à Graulhet et que je l’avais glissé dans l’une de mes sacoches à toutes fins utiles. La boisson est une peu chaude mais elle fait le job en m’apportant un peu de sucre.

J’en ai besoin pour passer la côte de Garrigues, un nouveau passage à 10% : décidément, je les affectionne mais là, ça commence à faire beaucoup. En appelant Marie à Garrigues, elle m’avait suggéré en apprenant que j’allais me diriger vers Le Ramel puis Bannières, de passer dire bonjour à Sophie et Nicolas qui n’habitent pas très loin et de marquer le coup pour l’anniversaire de ce dernier. J’avais d’abord balayé l’idée en me justifiant que la route était encore longue mais finalement, j’ai trouvé que c’était une assez bonne idée car je ne le reverrai probablement plus avant mon retour d’Alsace. Et serrer ma petite-fille Eva dans mes bras, ça booste ! Je ne m’arrête pas trop longtemps car Nicolas est en plein bricolage et Sophie rentre tout juste de faire quelques courses avec Eva. La petite est toute fière de prendre la pose à côté de mon vélo avec son nouveau cartable car au mois de septembre, elle rentre à l’école des grands.

Du coup, j’ai un peu modifié mon itinéraire original et j’ai renoncé à passer par Belcastel Bannières qui n’apportaient pas grand chose de plus, préférant descendre directement sur Teulat et St-Pierre pour finir en beauté par de belles sections de pur gravel. C’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai donc retrouvé les bords du Girou, si cher à mon cœur. La bagagerie change véritablement la donne sur un terrain aussi tourmenté : je fais donc attention de ne pas passer trop vite sur les racines afin de ne pas casser de matériel : à quelques jours du grand départ, ce serait vraiment trop bête ! Au hameau de Nagen, je préfère prendre le chemin blanc d’Aurival pour rejoindre Gragnague.

Un dernier effort pour traverser la forêt de Coustous de Restos, un véritable petit mur à 8% où l’adhérence et l’équilibre sont précaires : j’avais peur de devoir poser le pied à terre au plus raide de la pente mais je ne lui ai pas laissé cette chance. A côté de cela, la montée du Bois de la Reule et celle qui suit la descente du Chemin de Pesquié sont presque de simples formalité, à pourcentage égal.

Au final, une échappée belle de plus de 250 kms et plus de 2000 m de dénivelé (mon record de vieux) sur deux jours avec une première expérience en bikepacking qui m’aura appris beaucoup sur moi-même et les petites erreurs qu’il faudra éviter de commettre dans deux semaines. A refaire dès que possible !
Pour l’heure, un petit plouf dans la piscine me fait un bien fou et me permet de redescendre en température avant de pouvoir suivre l’arrivée du tour au sommet du Tourmalet avec l’espoir d’apercevoir Julien dans le brouillard…

Vues : 6

Trace et profil

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Relevés GPS

Départ
29/07/2023 07:25:39
Durée de déplacement
05:12:09
Durée totale
06:52:55
Arrivée
29/07/2023 14:28:54
Distance
99.06 kms
Dénivelé positif
874 m
Vitesse moyenne
19 kms/h
Vitesse maximale
57.2 kms/h
Altitude minimale
109 m
Altitude maximale
265 m
Puissance
134 W
Dépense énergétique
2503 kJ

Conditions

Météo
Dégagé
Température
17 °
Humidité
87 %
Vent
3.9 kms/h
Direction du vent
ENE

Autres participants

Aucun

Vélo utilisé

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