Un peu pompette hier mais aujourd’hui Agen

Quand on retrouve un copain de classe qu’on a perdu de vue depuis plus de 50 ans, les retrouvailles sont forcément un peu (trop) arrosées ! Résultat, la nuit a été plutôt courte mais 1h30 et un petit déjeuner plus tard, j’étais en selle pour rejoindre moins ami Gilles à Cépet.

Premier constat, les jambes répondent plutôt bien. Deuxième élément, très rassurant même si ce n’est pas véritablement une surprise, mon nouveau phare de vélo éclaire parfaitement bien et il fallait au moins ça pour s’aventurer sur la D20 de nuit. Certains automobilistes roulent comme des tarés pour aller au travail mais ce n’est rien comparé au chemin du retour qui s’est effectué dans des conditions complètement différentes, j’y reviendrai.

Je suis donc arrivé chez Gilles moins de 45 minutes plus tard, vers 7h15 : pas mal pour les 17 kms qui séparent Cépet de Saint-Jean : j’étais dans le bon tempo. Comme toujours, accueil très chaleureux de la part d’Aïcha, son épouse, qui m’offre le café, le temps d’admirer le magnifique Trek Domane de Gilles qui trône dans le couloir. Comme il roule en tubeless, il m’a offert deux chambres à air dont il n’a plus besoin. Un peu gêné, j’ai failli refuser mais j’aurais eu tort, ô combien !

Gilles s’était fixé l’objectif de rallier Agen et de revenir dans le sens inverse pour battre son record personnel de distance. Comme nous l’avions convenu lors de notre dernière sortie avec Ô Gravel au domaine de la Tucayne, c’est avec un enthousiasme non dissimulé que je l’ai accompagné dans cette conquête. En ce qui me concerne, je connaissais déjà ce long ruban de bitume presque tout plat qui longe le canal latéral de la Garonne, je l’avais emprunté lorsque j’ai accompagné Thierry sur une partie de son troisième raid pour rejoindre Oléron, jusqu’à Marmande. Cette fois c’était donc un peu moins loin que les 320 kms de juillet dernier, mais les conditions n’étaient plus du tout les mêmes.

Le vent et la pluie ont cédé la place au soleil et à la chaleur écrasante de la précédente expédition et j’étais finalement assez content d’atteindre Agen et de souffler un peu au café du vélo car les épaules étaient bien lourdes. La position sur le vélo de route est évidemment très différente de celle adoptée sur mon VTT et cette fois, aucune assistance électrique mais on a roulé à une allure beaucoup plus soutenue qu’en juillet, avec Thierry, en tenant une moyenne proche de 25 km/h pour les 100 premiers kilomètres, aidés il est vrai par le vent légèrement favorable.

Un chocolat chaud et une crêpe sucrée plus tard, nous étions à nouveau en route dans l’autre sens. Gilles ne s’était pas trompé dans ses prévisions météo : le vent s’est bien levé et nous l’avons eu de face sur une bonne partie du trajet retour.

Sur les premiers kilomètres, l’allure restait soutenue jusqu’au km 132, quand j’ai roulé sur quelque chose que Gilles, ouvrant la route à ce moment-là, m’a signalé un peu trop tard. J’ai bien senti l’impact et j’ai immédiatement roulé sur la jante de la roue avant. Le démontage du pneu m’a pris un certain temps car il était littéralement collé à la jante, si bien que le gros nuage noir avec lequel nous faisions la course depuis plus d’une heure a fini pour nous rattraper et nous arroser. Cela n’a en rien altéré notre bonne humeur : Gilles, décidemment dans une forme olympique a relancé de plus belle en chantonnant. Il n’en fallait pas plus pour que je lui fasse écho.

A proximité de Golfech, nous dépassons un petit vieux qui enfourchait un mini-vélo mais au lieu de pédaler, il marchait, la selle entre les jambes. Eclats de rire ! Décidemment, vivre à côté d’une centrale atomique peut avoir des effets secondaires, à moins que ce soit l’invention d’une nouvelle discipline sportive (MDR). A l’aller déjà, nous avions échangé quelques mots avec un couple très surpris de voir deux cyclistes rouler par ce temps. L’un d’entre eux, je tairai son nom, avait un casque surmonté d’un troisième œil : probablement un extraterrestre débarquant d’une autre planète pour envahir le Tarn et Garonne et le Lot et Garonne. Je sens déjà que le qualificatif me collera à la peau, un peu comme le fou de Garidech qui se reconnaitra. Sauf que lui, c’est mérité…

Le vent a vraiment dû souffler très fort avant notre passage : plusieurs arbres étaient couchés en travers de la chaussée, des milliers de branches juchaient le sol et le tapis de feuilles mortes faisait davantage penser à une sortie en gravel alors qu’à l’aller, c’était presque parfaitement propre. C’est sans doute ce qui m’a valu de crever une deuxième fois au km 200, à quelques kilomètres à peine de la sortie du canal à Castelnau d’Estrefonds. Rageant ! Gilles me propose de me raccompagner en voiture jusqu’à Saint-Jean et je finis par envisager une solution alternative car Marie s’inquiète elle aussi des conditions météo et insiste pour venir me chercher à Cépet.

Je lui promet de la rappeler à notre arrivée mais les quelques kilomètres qui nous séparent encore de Cépet me font changer d’avis. Je me rappelle de quelques propos échangés avec Thierry lorsqu’il a vécu l’enfer avant d’atteindre Oléron. Il me reste une chambre à air, j’ai encore quelques forces, le moral est bon et la pluie qui redouble d’intensité juste avant de se transformer en véritable déluge, anesthésie mes cuisses et mes mollets douloureux : c’est décidé, je termine mon parcours comme prévu, assis sur ma selle ou debout sur mes pédales.

Bisous à mon pote Gillou et en route vers Saint-Jean ! Le final tient toutes ses promesses : malgré la puissance de mon phare, je n’y voyais plus grand chose et quelques furieux sont passés à quelques centimètres de moi à toute vitesse, malgré la pluie. Dans ces conditions, la montée vers Lapeyrouse-Fossat a des allures de Mont Ventoux et j’ai beau actionner mes commandes de dérailleur, j’ai déjà tout à gauche. Je suis tellement à l’ouest que j’en loupe la sortie vers le centre de Saint-Jean sans m’en rendre compte et je ne manque pas de me moquer de moi. Il était temps que j’arrive : trempé, frigorifié mais content de ne pas avoir cédé à la tentation : 233.5 kms en à peine plus de 10 heures, l’objectif est assez largement atteint, tout comme Gilles qui a amélioré son record personnel de plus de 25 kilomètres et aurait certainement pu continuer un bon bout de chemin. Il va avoir 50 ans le 25 novembre prochain, moi j’en ai 15 de plus depuis le mois de juillet : les petits vieux se sont assez bien débrouillé, sur ce coup.

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Trace et profil

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Relevés GPS

Départ
03/11/2022 06:29:10
Durée de déplacement
10:05:10
Durée totale
13:20:37
Arrivée
03/11/2022 18:49:47
Distance
233.51 kms
Dénivelé positif
546 m
Vitesse moyenne
23.2 kms/h
Vitesse maximale
44.2 kms/h
Altitude minimale
41 m
Altitude maximale
231 m
Puissance
91 W
Dépense énergétique
3318 kJ

Conditions

Météo
Nuageux, Averses et vent au retour
Température
13 °
Humidité
85 %
Vent
17.1 kms/h
Direction du vent
SE

Autres participants

Gilles BARRAUD

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