Il fait beau (en tous cas, il ne pleut pas et il n’y a presque pas de vent), les oiseaux chantent et je suis à l’heure pour parcourir tranquillement les quelques kilomètres qui me sépare de ma destination donc TOUT VA BIEN !…
Tant mieux car s’il est une chose que je déteste plus que tout, c’est d’arriver en retard à mes rendez-vous, surtout quand c’est le premier que j’espère d’une longue série car aujourd’hui, je suis invité à déjeuner avec Sophie qui veut me présenter Marc, son compagnon, lui aussi est amateur de gravel.
J’ai déjà eu l’occasion d’en parler dans un précédent récit, Sophie est aveugle de naissance et je l’ai rencontrée dans le cadre de mes nouvelles activités au sein de l’AVH. Le courant est immédiatement passé entre nous et nous nous revoyons régulièrement. Elle a même été ma toute première copilote et même si le fait de piloter un tandem ne m’impressionne plus depuis que j’ai eu l’occasion de le faire quelques fois avec Thierry, Bruno et quelques pensionnaires de la Fondation Marie-Louise, je dois reconnaître que ce n’est pas le même exercice en milieu urbain, à plus forte raison avec un passager ou une passagère malvoyant(e) ou non voyant(e). En me faisant confiance et en complétant les explications données préalablement par Richard lors du test de pilotage, Sophie m’a libéré de mes dernières petites appréhensions, la fameuse peur de mal faire.
Depuis ce jour, j’ai effectué quelques nouvelles sorties, chacune avec un copilote différent : Francis, Albert, Philippe et tout dernièrement Fred se sont succédés et tout se passe d’ailleurs merveilleusement bien.
Le rendez-vous étant fixé à 11h45, en dépit de quelques petits détours car, en dépit d’un réseau important de pistes et de bandes cyclables il est toujours un peu difficile de circuler dans Toulouse, surtout à cette heure là. Finalement, je suis arrivé à ma destination avec une dizaine de minutes d’avance. J’ai donc pris tout mon temps pour finir de transpirer, sécher et paraître présentable. Ne voyant pas de numéro sur les deux seules maisons de la rue, j’appelle Sophie pour lui annoncer que je suis arrivé… sauf qu’en lui décrivant ce que je vois, nous comprenons vite que je ne suis pas à la bonne adresse car je n’ai pas pris soin de vérifier que ma mémoire ne me faisait pas défaut. Assurément, à l’oreille, les noms des rues de Dordogne et de Bourgogne se ressemblent et malheureusement, elles existent toutes les deux à Toulouse mais elles sont à l’opposé l’une de l’autre et la bonne était bien plus près de chez moi.
Confus, je me suis rééquipé aussi vite que j’ai pû et je me suis remis en selle. Mon GPS devenant pour le coup parfaitement inutile, je ne pouvais plus me fier qu’à mon téléphone et à mon application de guidage pour trouver mon chemin jusqu’à la bonne adresse. Malheureusement, avec la circulation, il ne m’était pas facile d’entendre clairement les instructions et il m’aurait été difficile de consulter l’écran du téléphone en roulant. Forcément, j’ai encore fait quelques détours par rattraper des erreurs de parcours.
A juste titre, les plaisanteries fusaient lorsque je suis enfin arrivé chez Sophie et Marc avec près de trois quarts d’heure de retard mais au moins, ça a donné le ton pour la suite et je dois dire que j’ai passé un agréable moment en leur compagnie. La preuve, c’est que nous avons passé de longues heures à bavarder de choses et d’autres. C’est promis, Marc et moi allons faire très prochainement une sortie ensemble et peut-être même rejoindra-t-il aussi Ô Gravel après s’être rassuré sur son niveau de pratique car les distances que nous avons l’habitude de parcourir l’effraient un peu.
Merci donc à tous les deux, non seulement pour l’invitation à déjeuner mais aussi pour ce beau moment d’échange et de partage dans la bonne humeur. Je ne sais pas pourquoi, mais mon petit doigt me chuchote que cette petite mésaventure va encore en faire rire quelques un(e)s…
