L’envie d’avoir envie

Le réveil sonne à 5h00 du matin et comme d’habitude, je mets un temps infini à émerger complètement alors que j’avais plus ou moins tout préparé la veille. Moi, il ne faut pas me bousculer avant, pendant et après le petit-déjeuner ! De toutes manières, le jour se lève à peine et la matinée sera nuageuse et je partirai à la fraîche quoi qu’il arrive alors finalement, j’enfourche ma monture vers 7h45 en direction de Caraman par Gauré et Saint-Anatoly. Cette fois-ci, je choisis de privilégier un peu les segments typés gravel et je passe par les bois au-dessus de Mons pour vérifier si la tour de Monac est toujours à la même place (et je rassure tout le monde : c’est bien le cas).

A l’entrée de Caraman, je trouve une belle petite piste, jamais empruntée jusque là. Elle permet d’éviter la ville et la circulation, même si cette route est généralement assez tranquille. Marie m’a d’ailleurs rappelé un peu plus tard que nous sommes le 15 août et que c’est un jour férié : ceci explique cela, je m’étonnais tout de même de croiser ou de me faire dépasser par si peu de voitures. Je n’ai jamais emprunté non plus la route et les sentiers qui mènent à Saint-Félix-Lauragais et j’ai véritablement été sous le charme.

Je rejoins assez rapidement le magnifique petit Lac de Lenclas où je ne peux m’empêcher de m’arrêter quelques instants pour prendre quelques photos et manger une barre de céréales : ce n’est pas spécialement parce que j’ai faim mais la route est encore longue, le segment plus costaud reste à venir avec la montée vers Les Cassés où la pente est très sévère et le sol, plutôt instable. J’ai pris soin de bien m’hydrater bien que la température n’incite pas spécialement à boire, donc je poursuis cette logique avec l’alimentation. NB : c’est la seule excuse que je trouve pour masquer mon incorrigible gourmandise.

L’année dernière, lors d’une sortie mémorable avec quelques amis d’Ô Gravel, j’avais déjà eu l’occasion de visiter ce lieu chargé d’une tragique histoire.

Le lieu dit « le fort » et la tradition orale, peut être récente, situent là le château des Cassés. Cette tradition y place aussi le premier village, ou « Les Cassés Vieux » (Sabarthès), dont la destruction et l’abandon auraient été consécutifs au siège mené par les croisés de Simon de Montfort en 1211. Si le château est mentionné dès la fin du XIIe siècle, à l’occasion d’un siège infructueux dont il fit l’objet, et mené par la comtesse de Toulouse, la villa n’est citée nommément qu’en 1244. Néanmoins, il est probable que le castrum correspondait déjà à une agglomération puisqu’il abrita plusieurs dizaines de parfaits cathares en 1211, dont une soixantaine furent brûlés après le siège mené par les croisés (épisode qui constitue d’ailleurs le premier bûcher collectif de la croisade).

Wikipédia (http://www.lauragais-patrimoine.fr/VILLES_ET_VILLAGES/LES-CASSES/CASTEL%20VIELH/CASTEL-VIELH.html)

La Rigole de la Plaine n’aura bientôt plus de secret pour moi : je l’ai parcourue dans sa totalité tant de fois que je devrais finir par m’en lasser mais cette piste est tellement magique que c’est impossible. Cette fois, je sors de temps en temps de la trace pour traverser de charmants petits villages, un peu hors du temps. Entre La Bomba et En Gasc, je trouve un cimetière où je refais le plein de mon bidon à peine entamé car je ne suis pas certain de retrouver un point d’eau avant longtemps sans m’écarter de ma route.

Je n’ai jamais croisé autant de monde le long de la rigole : pêcheurs, promeneurs, paysans (les seuls à travailler les jours de congé, visiblement). Il faut croire que tout le monde s’est donné le mot.
Après des kilomètres à zigzaguer dans les bois et à sauter de racine en racine, je finis par quitter la rigole à la hauteur du lieu-dit En Jalvi pour traverser la petite ville de Labastide d’Anjou. Jusque là, j’ai adoré chaque endroit par lequel je suis passé mais je ne garderai pas un souvenir impérissable de la D6113. Tout d’abord un abruti de jeune conducteur me dépasse en me frôlant alors qu’il avait largement la place de laisser le 1m50 règlementaire, puis cette route n’en finit pas. 6 kilomètres de ligne presque droite et absolument rien à voir jusqu’au lieu-dit La Cassignolette où je bifurque enfin à gauche pour emprunter une piste herbeuse assez vertigineuse. Puis je remonte par une petite route de campagne jusqu’aux premières maisons de Castelnaudary. Je ne m’y arrêterai pas pour déguster la spécialité du coin, le fameux cassoulet : j’adore ça mais c’est vraiment trop lourd, j’ai à peine couvert un peu plus de la moitié de la distance et je n’ai qu’une hâte, celle de retrouver les abords du canal que je ne quitterai plus jusqu’à Ramonville-Ste-Agne.

En cours de route, je tombe sur une petite guinguette accolée à une écluse. Ils ont l’air de servir à boire et à manger à l’extérieur et je décide de profiter de l’aubaine en commandant un plateau mixte de charcuterie et de fromage, un coca pour refaire le plein de sucre et une grande bouteille d’eau pétillante pour étancher la soif toute en conservant mon Camelback et mes bidons pour la suite. Pas trop cher et tellement délicieux que j’ai du mal à me résigner à partir, d’autant plus qu’un bateau de plaisance est en train de manœuvrer pour passer l’écluse et je trouve la perspective idéale pour faire une petite vidéo qui sort de l’ordinaire.

Prochaine étape, le fameux Seuil de Naurouze qui, avec ses 194 m d’altitude, constitue le point culminant du Canal du Midi. Au bief de partage des eaux, un bras part vers l’Océan Atlantique tandis que l’autre bras part vers la Mer Méditerranée. Le seuil constitue la pierre angulaire du projet de construction du Canal du Midi de l’ingénieur Pierre-Paul Riquet sous Louis XIV. Il a eu l’idée de récolter les eaux de la Montagne Noire. Il a fait construire le lac de Saint-Ferréol près de Revel et la rigole de la plaine qui amène l’eau depuis le lac jusqu’au canal au seuil de Naurouze.
Je tourne un peu en rond pour rechercher la stèle à l’effigie du Roi Soleil, sans la trouver. Une charmante petite jeune fille en poste dans un point d’information touristique m’explique qu’elle a été retirée pour je ne sais trop quelle raison (puisque j’en oublie de la demander) : quel dommage !

Ce n’est pas que la suite du parcours soit inintéressante, mais il ne me semble pas très utile de revenir sur la traversée de Port-Lauragais, Renneville, Gardouche, Négra, Castanet-Tolosan et Ramonville-Ste-Agne. J’en ai déjà tellement parlé dans mes différents récits que je ne saurais rien ajouter de plus. Des écluses, des canards, des cyclos de tous âges avec des montures de toutes sortes : voilà, tout est dit !

Difficile d’éviter la ville à partir de là mais fort heureusement, il y a des pistes cyclables très bien aménagées et je parviens à contourner Toulouse par l’Est puis à rejoindre Quint-Fonsegrives puis Balma et enfin Saint-Jean en longeant partiellement l’Hers. Je me suis régalé mais il était tout de même temps que j’arrive : le D+ n’est vraiment pas énorme mais la distance y est et certains sentiers tabassaient vraiment. J’ai juste une courte nuit pour récupérer car demain, je me mets en route vers l’Ariège où je rejoins Sylvie et Thierry dans leur résidence secondaire pour deux ou trois jours (dont deux de route… à vélo, bien évidemment !).

Mais ça, c’est une autre histoire : à suivre.

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Trace et profil

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Relevés GPS

Départ
15/08/2023 07:45:26
Durée de déplacement
07:49:28
Durée totale
10:07:56
Arrivée
15/08/2023 17:53:22
Distance
156.16 kms
Dénivelé positif
812 m
Vitesse moyenne
20 kms/h
Vitesse maximale
65 kms/h
Altitude minimale
135 m
Altitude maximale
302 m
Puissance
139 W
Dépense énergétique
3922 kJ

Conditions

Météo
Nuageux
Température
15 °
Humidité
94 %
Vent
7 kms/h
Direction du vent
NNO

Autres participants

Aucun

Vélo utilisé

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