Vélocipédie touristique en Ariège (jour 1/2)

Thierry et son épouse Sylvie m’ont plusieurs fois invité à passer quelques jours dans leur résidence secondaire en Ariège, plus précisément à Villeneuve-en-Couserans. La première fois, ça n’a pas pû se faire pour je ne sais plus trop bien quelle raison. Hier, j’ai préféré ne pas me risquer à prendre la route en raison des conditions météorologiques très incertaines à une heure du départ prévu. J’ai donc réduit la durée de mon séjour à une nuit et prévu de faire l’aller-retour sur 2 jours au lieu des 3 initialement prévus. Quelque part, c’est un mal pour un bien car j’ai ainsi pû récupérer des efforts de la veille.

Aujourd’hui, plus rien ne s’opposait donc à un départ matinal. Comme d’habitude, il me faut du temps entre le moment où je sors du lit et celui où je pousse le premier coup de pédale. J’ai pris un petit-déjeuner conséquent en prévision de la longue journée et des difficultés qui m’attendaient mais j’ai surtout veillé à ne rien oublier d’important. Pour un bikepacking léger, j’étais plutôt à côté de la plaque car les affaires que j’emportais dans mes sacoches pesaient certainement plus lourd que le vélo en lui-même mais au moins, j’étais autonome, bien équipé et je n’avais finalement besoin de rien d’autre qu’une bonne bière fraîche, d’un repas (optionnel) et d’un lit.

Je ne m’attendais pas à être dans le dur si tôt car les traces sur papier (ou sur écran d’ordinateur) ne reflètent pas forcément la réalité du terrain. En tous cas, je ne pensais pas coincer dès la partie finale de la montée vers Ramonville-Ste-Agne à moins de 20 kms du départ : pas étonnant, il y a un bon passage à 9% et avec le poids des sacoches, une ruelle très étroite en travaux et des gens qui promènent leur chien au seul endroit où on peut se dresser sur les pédales pour passer en force, et ça finit donc par un petit poussage. Ce ne sera pas le dernier de la journée…

Fort heureusement, les 60 kilomètres suivants seront beaucoup moins difficiles que cette mise en jambes un peu inattendue. J’ai le temps de regarder le paysage en longeant la Garonne de Pourvourville à Muret, en passant tour à tour par Lacroix-Falgarde et Pinsaguel sur la rive Est et Roques, Roquettes et Saubens sur la rive Ouest du fleuve.

Je n’en avais pas forcément conscience en dessinant ma trace sur OpenRunner, mais le parcours comporte de très nombreux passages typés gravel. Certains sont assez roulants, d’autres beaucoup moins et davantage orientés VTT XCO, voire même VTT Enduro, comme je le découvrirai un peu plus tard à mes dépends. Pour l’heure, je me régale encore et je profite pleinement de la nature car le soleil a encore du mal à percer à travers les nuages. La température est agréable et les conditions sont presque parfaites pour faire du vélo.

Depuis Muret, j’ai bien levé le pied et je fais du tourisme dans un secteur que je ne connais pas. Entre Les Carrètes et Saint-Hilaire, un passage à niveau improbable au bout d’un sentier se ferme au moment même où je m’apprête à passer de l’autre côté de la voie. Un train intercités apparaît au loin et je décide de l’attendre pour le filmer. Je suis loin de me douter à ce moment-là que cette vidéo aura un tel succès auprès du petit-fils de mon ami Alain qui me suit depuis chez lui.

Je suis d’humeur joyeuse en découvrant une succession de petits étangs ou même de lacs entre Lavernose-Lacasse, Longages, Lafitte-Vigordane et Saint-Julien. Les noms des villages traversés ou ceux dont les panneaux m’indiquent la proximité me rappellent curieusement quelque chose quand je réalise soudain que j’ai rejoint sans le savoir une partie de la trace de la Transgarona effectuée au début du mois de juillet en compagnie de Julien, de Pascal et de Marcel. Ca devient parfaitement évident lorsque je me retrouve sur la Piste Bord de Garonne – Véloroute Garonne qui me permet de rejoindre Cazères. Cet endroit est tout simplement magique mais c’est ici que, après un peu moins de 80 premiers kilomètres de léger faux-plat montant, les choses sérieuses commencent véritablement avec la montée très irrégulière vers Le Plan. La première partie de l’ascension s’effectue par la route, la suite passe à travers des chemins agricoles pas toujours bien entretenus.

La descente de Sainte-Croix-Volvestre en direction de Mérigon est courte mais pentue. Je traverse une succession de bois sur une dizaine de kilomètres jusqu’à Candamous et Claouzats avant de redescendre vers Audinac-les-Bains. Saint-Girons n’est plus très loin et je réalise que je n’ai pas rencontré grand monde depuis Cazères.

Après plus de 120 kilomètres, à proximité de la grotte de Moulis, je suis un petit sentier à travers la forêt mais je me rends vite compte que celui-ci ne mène nulle part car la nature semble avoir repris ses droits et totalement impraticable à vélo. Je suis obligé de rebrousser chemin et c’est là que la galère commence. Je suis la route sur laquelle je me trouvais avant de bifurquer sur cette impasse mais je m’aperçois vite que je m’écarte de plus en plus de la trace originale. La forêt est dense, la pente est extrêmement raide et certains passages m’obligent à descendre du vélo et de pousser. Même en VAE ave un maximum d’assistance, ça ne pas passerait pas partout tellement il y a de racines et de rochers !

Je finis par trouver la sortie et je reviens sur ma trace initiale en coupant à travers bois par un sentier qui ressemble davantage à une tranchée mais qui, fort heureusement, est en descente. Je retrouve enfin la route en direction d’Arguilla et d’Engomer. Pour la première fois depuis Cazères, je passe devant un bar ouvert et le seul fait de penser que je pourrais y déguster une bonne bière bien fraîche me fait saliver d’envie mais je suis trop proche du but et le temps passe vite. Je ne peux pas mer permettre d’arriver chez mes hôtes trop tard et d’ailleurs, j’en ai plus que mon compte de ces chemins qui tabassent. Les dix derniers kilomètres sont interminables et finalement presque les plus difficiles J’aspire désormais à finir plus calmement en restant sur la route.

C’est un faux-plat montant jusqu’à Audressein puis Argein et je dois encore produire un ultime effort pour me hisser jusqu’à Villeneuve-en-Couserans où j’ai droit au comité d’accueil. Thierry, que j’ai prévenu de mon arrivée imminente, m’attend au bord de la route et immortalise l’événement en filmant mes derniers mètres. Ses mots de bienvenue feront le titre de mon aventure : c’était bien une « vélocipédie touristique » et on remet ça demain, dans l’autre sens.

Arrivée à Villeneuve-en-Couserans, filmée par Thierry, mon hôte

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Trace et profil

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Relevés GPS

Départ
17/08/2023 08:29:48
Durée de déplacement
08:00:44
Durée totale
10:25:51
Arrivée
17/08/2023 18:55:39
Distance
133.97 kms
Dénivelé positif
1119 m
Vitesse moyenne
16.7 kms/h
Vitesse maximale
49.9 kms/h
Altitude minimale
124 m
Altitude maximale
591 m
Puissance
126 W
Dépense énergétique
3639 kJ

Conditions

Météo
Dégagé
Température
20 °
Humidité
87 %
Vent
3.2 kms/h
Direction du vent
S

Autres participants

Aucun

Vélo utilisé

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