On est bien d’accord : quand on regarde la trace du jour, on se dit que les deux gars qui l’ont parcouru, à savoir Thierry et moi-même, se sont soit échappés de l’asile, soit perdus dans ce dédale de rues.
Eh bien non ! Même si l’ami Fulbert B. nous a rapporté que quelqu’un avait surnommé Thierry « Le fou de Garidech » (on se demande bien pourquoi ?…), ces zigzags étaient mûrement réfléchis et planifiés dans un but bien précis, celui de parcourir la quasi totalité des piétonniers de Toulouse. Et notre petite virée du jour n’était finalement que le dernier acte d’une expédition totalement farfelue entreprise par mon original équipier et je ne regrette pas d’en avoir été le complice privilégié.
Moi, quand Thierry m’invite à le suivre dans un truc aussi délirant, je ne sais pas dire non d’autant plus que je considère cela comme une délicate marque d’amitié. D’ailleurs, pour découvrir Toulouse, je ne connais pas de meilleur guide car il connait sa ville natale comme le fond de sa poche et il est capable de dégainer une petite anécdote à chaque coin de rue, au sujet de n’importe quel quartier traversé ou encore du moindre batiment remarquable.
Circuler en ville n’est pas vraiment ma came et pour le coup, je ne peux que rejoindre notre ami Philippe V. qui préfère s’évader en pleine nature ou sur son Home Trainer plutôt que de risquer sa vie au milieu du trafic, surtout par un beau samedi ensoleillé, qui plus est une veille de Pâques. Cependant, je dois bien avouer que je me suis rapidement pris au jeu car ce slalom interminable a certains aspects ludiques. Je n’ai certes pas tout retenu des explications de Thierry, d’autant plus qu’il était rarement possible de rouler côte à côte, mais je me sens tout de même un peu moins ignorant à propos de la rive gauche de Toulouse, désormais.
Cette aventure m’a également permis de tester le matériel et le pilote.
Commençons par le matériel.
J’ai récemment équipé mon vélo de gravel du porte-bagages Raider R70 et de la sacoche Z Traveler 80 de la marque Zéfal dans la perspective du périple en Alsace que je vais effectuer cet été en compagnie de Julien A. Le STIFF possède bien des oeillets pour fixer un porte-bagages directement sur le cadre mais ceux-ci n’étant plus utilisables, j’ai dû monter des colliers spécifiques sous la tige de selle et sur les haubans. Malheureusement, les pattes de fixation en aluminium de ces derniers n’étaient pas assez résistantes pour encaisser la nature du terrain et les deux ont rendu l’âme en même temps lorsque j’ai sauté un trottoir un peu plus haut que les autres. Fort heureusement, j’avais emporté deux autres colliers. Nous avons pu les remplacer sans trop perdre de temps et nous avons consolidé le tout avec deux Serflex, mais il va falloir que je reconsidère sérieusement ce point avant d’entreprendre une sortie en bikepacking. Malgré cette réparation de fortune qui a finalement bien tenu, je n’étais pas très rassuré et j’ai redoublé de prudence au moindre mouvement de terrain.
Quant au pilote, il est relativement rassuré au sujet de son arrière-train qui avait bien souffert lors des deux précédentes sorties. Le repos forcé que je me suis imposé a finalement été bénéfique et aucune brûlure, ni même une irritation n’est à déplorer malgré les longues heures de selle. J’ai quand même bien souffert : principalement des lombaires et ce, dès le trentième kilomètre, mais aussi un peu des cannes sur la fin du parcours qui n’était pas la partie la plus facile. Ca reste malgré tout assez positif dans l’ensemble et on verra bien ce que ça donne sur de véritables sorties gravel un peu plus « sauvages« , pour réutiliser le qualificatif employé par Thierry.
