Faux départ

Il n’y a pas à dire : quand ça ne veut pas… !

Un petit grain de sable peut parfois gâcher une journée de vélo qui s’annonçait pourtant très prometteuse. En effet, ce matin, c’est le grand départ pour le fameux week-end de bikepacking au Bézy Pyrénées où nous attendent nos hôtes, Amy et James.

J’ai passé toute l’après-midi d’hier à briquer mon vélo de gravel, à dégraisser la chaîne et à la cirer, à mettre la pâte recommandée par Lionel sur la tige de selle et surtout à conditionner ma monture pour transporter tout mon matériel de camping : toile de tente, matelas et sous-matelas, sac de couchage, sac à viande, vêtements de rechange, affaires de toilette et de quoi me sustenter en cours de route. Tout cela prend de la place et pèse relativement lourd car je n’ai pas forcément les moyens de m’acheter le matériel plus haut de gamme pour gagner quelques kilos. La sacoche de cintre et la sacoche de cadre sont pleines à craquer et le reste ne rentrant pas dans la sacoche de selle de 15 litres, je suis donc obligé de remonter le porte-bagages pour installer les sacoches convertibles et augmenter mon volume de 35 litres.

Quand Thierry passe me prendre à 8h30, je suis donc fin prêt mais relativement inquiet car j’ai étudié le profile des deux itinéraires A/R vers et depuis le Bézy : c’est du très costaud et dès qu’on dépasse les 10%, je suis généralement à la peine, même sur la route, alors à plus forte raison sur les pistes…

Les 12 premiers kilomètres sont faciles puisque parfaitement plats. La seule difficulté, c’est de surveiller les véhicules et plus particulièrement les autobus : certains chauffeurs sont tellement frustrés de subir les incivilités au quotidien qu’ils deviennent eux-mêmes de véritables abrutis et il n’est pas rare de se faire frôler par l’un d’entre eux. Je déteste la ville mais pour rejoindre le reste du peloton depuis Garidech (pour Thierry) et St-Jean (pour ma part), il n’y a pas plus court et il y aura suffisamment de D+ aujourd’hui pour ne pas s’en rajouter inutilement. Par contre, il faut gravir les 10 à 12% de pente jusqu’au sommet de Pech David, le point culminant de Toulouse. Thierry me dépose comme toujours : à ma décharge, il me rend probablement une trentaine de kilos et quelques années mais ça donne le ton pour la suite de la journée.

A 10h00, tout le monde prévu nous a rejoint au lieu de RDV, à l’exception de Marcel qui habite à Fonsorbes qui se situe bien plus à l’ouest de Toulouse. Il est donc prévu qu’il nous rejoigne un peu plus tard, sur le parcours. Du coup, nous ne sommes que 13 sur la photo du départ prise par Christophe qui a accompagné Charlotte mais ce weekend, c’est Madame qui roule et Monsieur qui garde les enfants.

Dès le départ, c’est sportif avec une descente qui ressemble plus à de l’enduro qu’à du gravel. Le chemin est très creusé par le ruissellement des eaux de pluie mais aujourd’hui, nous avons de la chance : il a fait beau et chaud toute la semaine, le weekend était annoncé comme pluvieux mais à l’exception de quelques gouttes en partant, pas de pluie. Il fait même un temps idéal pour rouler puisque la température a bien chuté.

La montée vers Pouvourville et le Domaine de Montjoie n’est pas trop difficile, celle qui suit en direction de Mervilla pique un peu plus mais soudain, mon boîtier de pédalier se met à émettre un craquement plus qu’inquiétant. Thierry qui remonte de l’arrière pour venir à ma hauteur s’arrête avec moi au sommet de la côte pour y regarder de plus près comme assis sur mon vélo, j’ai bien du mal à distinguer d’où vient ce bruit. Nous en venons à confirmer tous les deux que ça vient bien du pédalier ou de son boitier et non pas de la tige de selle ou des pédales, comme je le pensais un moment. En tournant les manivelles à vide dans le sens inverse, on distingue clairement le même craquement. C’est d’autant plus étonnant que nous avons remplacé ce boîtier par une pièce neuve il y a quelques semaines à peine. Soupçonnant que ça pourrait signifier que le roulement à billes a souffert, je suis donc obligé d’abandonner mes petits camarades et de faire demi-tour pour rentrer au plus court.

Je fulmine car je transporte pas moins de 3 multi-tools pour avoir sur moi la plus large panoplie d’outils possible : j’ai probablement toutes les tailles de clés Allen, sauf celle qu’il me faudrait pour démonter les manivelles et vérifier si ce petit grain de sable dont je parlais au début de mon reportage n’entrave pas le bon fonctionnement.

Je suis tellement absorbé par ce bruit aussi insupportable qu’inquiétant que je me dirige dans le mauvais sens à Ramonville. Je ne passe jamais par ici, habituellement et je suis obligé de dégainer le téléphone pour me faire guider par l’application Waze. Pour rajouter à mon malheur, Waze ne reconnait que les véhicules à moteur et semble ignorer qu’on peut également se déplacer en vélo, voire à pied. Les routes empruntées ne sont pas toujours les mêmes et je tourne un peu en rond avant de retrouver un point visuel qui me rappelle quelque chose et qui me remet dans le sens de la marche (si je puis dire).

Arrivé à la maison, je ne me déshabille même pas et je saute immédiatement sur ma caisse à outils. Le démontage des manivelles et de l’axe du pédalier s’effectue en un tour de main. Je nettoie tout ce que je peux atteindre avec du dégraissant : pas si sale que ça, finalement. Je remonte le tout pour constater que le craquement persiste et je réalise alors que la rondelle ondulée en alu qui se plaque contre les joints d’étanchéité n’est certainement pas montée du bon côté et peut frotter sur le boitier de pédalier. J’inverse, je remonte et je teste : plus aucun bruit. Je sors faire un tour dans le quartier, escalade une petite côte à différentes allures en appuyant plus ou moins fort sur les pédales, assis et en danseuse : plus aucun bruit, si ce n’est celui, beaucoup plus agréable et normal du corps de roue libre.

Je suis entre joie et colère ! Je regarde l’heure et je me dis qu’il va être impossible de rattraper le peloton, pas même d’arriver à l’heure pour le diner, même en allant au plus court. Il n’y aura donc pas de nuit sous la tente mais tout n’est pas perdu : je range mon matériel et monte à mon bureau pour élaborer un plan B : le Bézy n’est qu’à une bonne soixantaine de kilomètres et en prenant au plus rapide et au plus facile par le Canal du Midi, je peux y être en 4 heures ou moins.

Je ne perds donc pas de temps et je redescends au garage pour alléger mon vélo de gravel en le délestant de tout ce qui est devenu superflu : le porte-bagages et les sacoches sont remisés sur l’étagère, la toile de tente est inutile, tout comme certaines autres petites choses qui, ajoutées les unes aux autres pèsent certainement un kilo ou deux. La sacoche de selle fera largement l’affaire pour transporter ce qui reste et comme j’envisage de faire le voyage de nuit, je décide de quand même conserver le sac de couchage et le matelas gonflable. Je n’aurai certainement pas le temps de m’endormir mais si je pouvais seulement me glisser au chaud quelques instants avant de repartir avec le groupe le lendemain, ce ne sera pas complètement inutile.

Suite de l’aventure au prochain épisode

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Trace et profil

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Relevés GPS

Départ
14/10/2023 08:38:31
Durée de déplacement
03:13:22
Durée totale
04:01:53
Arrivée
14/10/2023 12:40:24
Distance
49.07 kms
Dénivelé positif
404 m
Vitesse moyenne
15.2 kms/h
Vitesse maximale
43.9 kms/h
Altitude minimale
123 m
Altitude maximale
304 m
Puissance
108 W
Dépense énergétique
1251 kJ

Conditions

Météo
Nuageux
Température
17 °
Humidité
83 %
Vent
5.7 kms/h
Direction du vent
O

Autres participants

Thierry SCHIAVI

Julien ARADES

Maurice FAUVEL

Luc DUZAN

Marcel FISTON

Pascal CHAMPENOIS

Charlotte DAGEVILLE

Chloé GUERRIC

Astrid CALISTA ERICKSON

Edouard PAUX

Bruno CAUSSINUS

Vélo utilisé

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