Aujourd’hui, j’ai rejoint mes amis de l’AVH en VTT car mon vélo de gravel est en cours de maintenance entre les mains expertes de mon ami Lionel, de cycloserv31. La roue avant avait un léger voile et me faut également de nouveaux pneus slick pour affronter les 315 km de la Race Across Paris.
Déjà la 6ème sortie avec les membres de l’association et même la 7ème si l’on compte le test de capacité à piloter un tandem effectué avec Richard ! C’est aussi ma première sortie dite Sortie Plus, qualifiée ainsi parce qu’elle est un peu plus pêchue que les sorties traditionnelles. Ce type de sortie n’a lieu que le premier jeudi matin du mois et j’ai bien failli ne pas la faire car j’étais initialement prévu sur la balade classique qui partait en même temps mais dans une autre direction.
Suite à la défection de Joel qui a des problèmes à un genou, Benoît m’a appelé la veille pour me demander si j’étais d’accord pour intervertir nos places et je me suis ainsi retrouvé en équipage avec Renée. Nous en avons longuement discuté en cours de route, quand j’ai rejoint l’association, je m’attendais à être affecté comme pilote d’une seule et même personne, pensant que ce serait le meilleur moyen d’apprendre à se connaître et à rendre ainsi certains gestes quasi automatiques. Finalement, je m’aperçois que le fait de changer de copilote à chaque sortie est également une bonne chose car les quelques heures passées à pédaler ensemble permettent des échanges bien plus profonds entre pilote et copilote.
Donc, en 6 sorties, j’ai eu 6 partenaires différents mais le dénominateur commun existe : c’est la gentillesse de chaque personne avec qui j’ai roulé jusqu’à présent. Chacune a son propre personnalité, sa propre façon de rouler et d’échanger. Très franchement, si je devais choisir de toujours rouler avec l’une ou l’autre, je serais bien embarrassé. Renée ne fait pas exception à la règle : elle est malvoyante, c’est à dire qu’elle distingue plus ou moins certains éléments et cela facilite grandement les choses car je n’ai pas besoin de lui expliquer l’évolution du parcours avec tous les détails. Elle est plutôt légère mais je ne suis cependant pas tout seul à pédaler, loin de là. J’ai même senti une très forte poussée sur les pédales quand il s’agissait d’envoyer des watts et l’itinéraire choisi par Benoît pour cette Sortie Plus nous en a donné l’occasion avec deux belles montées successives.
Les 20 ou 25 premiers kilomètres étaient parfaitement plats et la principale difficulté consistait à éviter piétons et autres cyclistes avec qui nous partagions les pistes cyclables, à essayer de ne pas nous foncer dedans aussi car un peloton de 8 tandems en agglomération, ça prend vite un peu de place.
Après avoir rejoint la pointe Nord de l’Île du Ramier, autrement dit l’Îlot Saint-Michel qui nous avons traversé par le pont du même nom, nous avons bifurqué au Fer à Cheval pour longer les bords de Garonne. Quoi de plus agréable que de pédaler ainsi sur quelques kilomètres avec un beau ciel bleu et presque pas de vent ? Le niveau du fleuve est redevenu normal et j’ignore si c’est grâce aux récentes chutes de neige sur les Pyrénées, mais en tous cas, c’est rassurant car à l’instar de tous les lacs et cours d’eau que j’ai eu l’occasion de voir depuis l’été dernier, il était descendu très bas. Le joli petit Lac de Ste-Foy d’Aigrefeuille qui est un peu devenu ma référence étalon pouvait presque se traverser à pieds secs après les périodes caniculaires de cet automne.
Nous avons donc longé le fleuve en contournant Portet-sur-Garonne par l’Est, passant devant le magnifique Parc du Confluent. A Pinsaguel, nous avons traversé la Garonne et rejoint les rives d’un autre fleuve, l’Ariège (d’où la notion de confluence) pour atteindre Justaret et l’entrée de Lacroix-Falgarde. C’est ici que les choses sérieuses commencent avec une première montée vers Goyans et une assez longue grimpette avec des pourcentages allant jusqu’à 10%. Pas évident en tandem ! Partis en queue de peloton juste devant le serre-file, nous avons remonté et distancé la plupart des équipages, c’est dire que Renée n’était pas en reste et appuyait très fort sans même que je le lui demande.
Après une courte pause permettant à chacun, non seulement de retrouver son souffle mais aussi d’admirer le splendide panorama qu’offraient les Pyrénées enneigées, baignées de cette non moins magnifique lumière printanière.
Sen suit une courte descente et juste après Falgarde, démarre la deuxième montée, à peine moins difficile. Les pourcentages à deux chiffres durent un peu plus longtemps mais la pente est tout de même moins escarpée, en général. Entre Vigoulet-Auzil et Mervilla, il y a même un léger replat qui permet de reprendre son souffle pour passer la dernière rampe.
A ma grande satisfaction, le genou a tenu, ce qui est plutôt rassurant à une vingtaine de jours du D-Day. Je vais bientôt être définitivement fixé quant à mon état de préparation (…ou plutôt de non préparation, dans ce cas) car la semaine prochaine, avec Gilles, nous avons prévu de faire deux sorties longues avec dénivelé à trois jours d’intervalle, dont au moins une de plus de 200 km.
Pour l’heure, nous plongeons vers Auzeville-Tolosane pour rallier Ramonville-Saint-Agne et le Canal du Midi avant de retrouver les cyclables de Toulouse. Au final, une très belle balade d’environ 45 km et un temps à faire mentir certains proverbes : nous nous sommes à peu près tous découvert d’un fil (voire plus).
Merci encore à toi, Renée, pour ce beau moment de partage et merci à tou(te)s les participant(e)s pour leur bonne humeur communicative.
Je termine mon petit reportage du jour par un petit hommage à ma maman qui aurait fêté hier ses 93 ans, malheureusement elle a rejoint papa il y a un peu plus de 4 ans mais tous les deux sont toujours bien présents dans mes pensées.
