Occitanie 600 ultrabiking

Si le journaliste et écrivain Albert Londres avait vécu assez longtemps pour vivre ce spectacle, il aurait probablement écrit un second livre presque 100 ans après Les forçats de la route et il l’aurait peut-être intitulé Les forçats des chemins.

Thierry, le vénérable président directeur génial d’Ô Gravel et créateur de l’événement Occitanie 600 le fera peut-être à sa place car en plus d’être un expert en matière de trace comme il connaît sa région comme le fond de sa poche, il a également la prose facile.

Pourquoi Occitanie 600 alors que l’intégralité du parcours avoisine les 650 km pour plus de 9300 m de dénivelé positif et des pourcentages monstrueux qui ne peuvent se passer qu’en poussant sa monture ? Sans doute parce que c’était la distance initialement prévue et que, trouvant que ça faisait un peu mesquin, il en a rajouté une cinquantaine 🙂 Je le dis sur le ton de la plaisanterie mais le bougre en serait tout à fait capable !

26 téméraires, (dont 2 dames et 5 membres d’Ô Gravel) se sont donc élancés aux alentours de 22 heures ce samedi soir. Je n’ai malheureusement pas pu être au départ mais je sais qu’un vent violent s’est également invité à la fête.

A l’heure où je rédige ces lignes, plusieurs participants sont déjà arrivés, moins de 72 heures plus tard. Les deux premiers d’entre eux, Hervé Rigo et Cyril Alexis ont fait la quasi totalité du parcours ensemble et ont bouclé la boucle dans la nuit de lundi à mardi, à respectivement 03:15 et 03:30. Cyril a d’ailleurs suivi la trace dans son intégralité, malgré l’extrême difficulté de la fin de parcours, lors de la traversée de la Forêt de la Grésigne rendue encore plus difficile par la pluie et le froid. Quel exploit quand on sait qu’ils ont dormi à peine un peu plus de 2 heures dans des toilettes publiques.

Quant à Edouard Paux, fraîchement baptisé Edouard Van Der Poel, premier membre d’Ô Gravel et troisième arrivant, il a franchi la ligne peu après 14h00 après s’être offert le luxe de 2 vraies nuits de sommeil à Revel et à Cordes-sur-Ciel. Lui aussi a parcouru l’intégralité de la trace.

Impossible de citer tout le monde : il y a eu quelques abandons, pour différentes raisons : c’était prévisible. Quelques participants ont choisi de raccourcir la distance ou de se dérouter pour éviter l’insurmontable : peu importe, à chacun son Everest et il faut que ça reste du plaisir.

Fatigués, ils l’étaient tous (qui ne le serait pas ?) et tou(te)s celle(s) et ceux qui les suivront à un, deux, trois jours d’intervalle et peut-être même plus, le seront probablement encore davantage mais il est tout de même étonnant de voir – ou de deviner – ce que la passion permet d’endurer et de réaliser. Tant d’heures de selle sur un parcours aussi exigeant, comprenant autant de chemins que de routes et dans de telles conditions, cela mérite bien qu’on salue leurs exploits avec le plus grand respect. Chapeau à tou(te)s et bonne route à qui pédale encore !

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