J’aurais dû l’écouter

Marie m’avait pourtant bien prévenu : on annonce des températures record et rouler par cette canicule est une folie, mais je n’ai rien voulu entendre, argumentant que j’ai fait plus du double de la distance en juillet dernier, avec des conditions similaires (…ou presque !).

Presque parce que le parcours du jour était loin d’être plat, cette fois-ci et ce que j’ignorais encore, c’est que le retour au plus chaud de la journée se ferait par une route où il est difficile de trouver 10 mètres consécutifs d’ombre avec un vent brûlant dans le nez.

Je m’étais pourtant levé tôt pour partir à la fraîche mais comme d’habitude, j’ai trop traîné au petit déjeuner si bien que je ne suis finalement parti que vers 8h00. Les premières côtes entre St-Génies-Bellevue et Bazus passent très bien car l’ai est encore respirable et jusqu’à Albi, ce n’est plus qu’un long faux-plat montant qui ne me posera plus aucune difficulté, même s’il me faut encore passer quelques petits coups de cul entre Gaillac et Albi, notamment du côté de Labastide-de-Lévis, puis de Castelnau-de-Lévis. Le circuit du vignoble Gaillacois vaut le détour et réserve quelques belles surprises : d’aucun le trouveront peut-être un peu monotone, une fois passé Buzet-sur-Tarn jusqu’à proximité de Lisle-sur-Tarn mais j’y vois toujours une belle opportunité de me retrouver face à moi-même et l’absence de circulation sur ces petites routes campagnardes est un vrai bonheur.

Juste en face de la magnifique cathédrale Sainte-Cécile d’Albi, je tombe sur un glacier et je décide d’y faire une pause en savourant une granita aux fruits exotiques, une crêpe au caramel et beure salé et un coca. Est-ce le fait de boire glacé après les premières grosses chaleurs, je sens soudain que les jambes s’alourdissent et qu’avancer face au vent qui s’est subitement renforcé et qui souffle dans le sens contraire de ma progression commence à devenir pénible. L’absence d’ombre me fait penser que j’aurais mieux fait de prendre l’itinéraire dans le sens inverse. Heureusement, les points d’eau ne manquent pas et je peux assez facilement faire le plein car l’eau chauffe dans les bidons et devient imbuvable après 30 à 45 minutes. J’ai eu la bonne idée d’emporter un petit sac à dos léger et mon Camelback qui conserve une température plus fraîche : il suffit de recracher les premières gorgées.

Mon calvaire commence réellement sur la D87, à l’approche du 110ème kilomètres, du côté de Montans, qui porte bien son nom. A Rabastens-Coufouleux, je m’impose un arrêt et j’engloutis un grand panaché et un demi-litre de coca. J’ai la mauvaise idée de chercher un peu de réconfort dans des barres chocolatées mais elles fondent avant même que j’ai fini de me réhydrater. Je repars en me disant que j’ai bien récupéré mais très vite, je subis et le calvaire ira crescendo jusqu’à la montée de Saint-Sulpice, les premiers bois qui m’offrent en peu d’ombre en échange d’une belle pente. J’y fais presque un malaise tellement le cardio grimpe en flèche alors, pris de vertiges, je fais un nouvel arrêt, puis un autre moins de dix kilomètres plus loin, à la sortie de Coupiac. Je trouve un petit chemin en bord de route, à l’ombre et légèrement exposé au vent qui forcit. Je m’allonge dans le fossé et je tente sans y parvenir de faire une micro sieste pour retrouver un peu d’énergie avant d’attaquer la montée vers Roquesérière, l’antépénultième de la journée. Je replonge vers Montpitol mais ça grimpe encore assez sèchement après le lac du Laragou. De Verfeil à Gragnague, la D20 est en léger faux-plat descendant et pourtant, je dois lutter contre le vent défavorable et la fatigue. J’ai presque hâte de retrouver la montée de Castelmaurou en même temps que je la redoute et j’appelle Marie une dernière fois pour la rassurer. Elle veut venir me chercher mais je refuse catégoriquement d’abandonner si près du but. Finalement, je passe plutôt bien cette dernière montée car je la connais bien et je sais où on peut récupérer et où il faut appuyer sur les pédales.

Pas mécontent donc, d’arriver au sommet de cette dernière bosse car je sais que je n’ai plus qu’à me laisser glisser jusqu’à Saint-Jean. Marie m’attend et m’invite à m’immerger dans la piscine : d’habitude, je ne le fais jamais mais là, je dois bien avouer que c’était le meilleur moment de cette interminable et harassante journée. Plus de 8 heures de selle et 3 heures et demie de pauses en tout genre : je n’arrive décidément pas à m’en satisfaire.

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Trace et profil

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Relevés GPS

Départ
18/07/2023 08:05:06
Durée de déplacement
08:17:21
Durée totale
11:22:57
Arrivée
18/07/2023 19:28:04
Distance
167.36 kms
Dénivelé positif
1062 m
Vitesse moyenne
20.2 kms/h
Vitesse maximale
58.2 kms/h
Altitude minimale
100 m
Altitude maximale
225 m
Puissance
83 W
Dépense énergétique
2468 kJ

Conditions

Météo
Dégagé, chaleur extrême
Température
22 °
Humidité
72 %
Vent
10.7 kms/h
Direction du vent
ESE

Autres participants

Aucun

Vélo utilisé

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