Le projet prend forme

Ca fait un petit moment qu’il mijote et voilà enfin que mon projet majeur commence à prendre forme !

Cette fois, les astres semblent parfaitement alignés pour que rêve puisse concrètement devenir réalité. Je viens tout juste de racheter l’ancien vélo de gravel de mon ami Thierry et c’est exactement cette monture qu’il me faudra pour rejoindre l’Alsace en partant de Toulouse dans les meilleures conditions. Pour cela, j’ai vendu mon vélo de route à Julien qui, au passage, semble être très motivé pour m’accompagner dans cette belle et ambitieuse aventure. Je m’en réjouis doublement car c’est non seulement l’un des trois membres d’Ô Gravel (avec Thierry et Gilles) avec lequel j’ai le plus roulé depuis que j’ai rejoint l’association, mais aussi un gars passionné, avec juste ce qu’il faut de folie pour relever ce genre de défi. Sportivement, je ne lui arrive bien entendu pas à la cheville : il y a près de 30 ans de différence d’âge et il est affuté comme un couteau japonais mais je ne pouvais espérer un meilleur compagnon de route. Il est célibataire donc disponible, il est toujours de bonne humeur et souriant, ce qui fera une bonne avec moi qui suis plutôt un peu grincheux.

Il est vrai que je n’avais initialement pas prévu de me faire accompagner, tellement je suis dans le doute à propos de mes propres capacités et les dernières choses que je souhaite, c’est d’être le boulet de quelqu’un ou au contraire, de devoir renoncer à aller jusqu’au bout à cause de quelqu’un qui n’est pas suffisamment endurant ou motivé. Pour avoir déjà fait quelques longues avec Julien, je sais que sauf s’il nous arrivait un gros pépin de santé ou au niveau du matériel, il ira au terme de l’aventure. Quand il m’a demandé à quel moment nous partirions, j’ai d’abord pensé à une plaisanterie car nous aimons bien nous chambrer, mais j’ai vite compris qu’il était très sérieux et que finalement, il était bien plus prudent et responsable de tenter le diable à deux, ce qui a également le don de rassurer Marie (même si elle connaît aussi la fougue de Julien).

J’ai passé une bonne partie du week-end à tracer les 10 étapes du périple et à chercher chaque camping où nous passerons la nuit. Il y en aura peut-être même 11, si nous poursuivons jusqu’à Strasbourg où j’ai également de la famille. Rien n’est moins sûr à ce stade, pour des questions d’hébergement.
Il n’est pas toujours évident de trouver un endroit où il est possible de dormir en sécurité, de se restaurer et de pouvoir se laver sans s’éloigner de l’itinéraire et sans rallonger les étapes de manière irrationnelle. La 5ème étape fera un peu exception à la règle et sera la plus longue avec ses 169 kms, mais nous ne devrions jamais dépasser 6 à 9 heures en selle chaque jour, ce qui reste jouable, même répété 9 ou 10 fois.

J’ai bien conscience de la difficulté du projet mais elle ne sera pas technique car l’itinéraire ne passera pas par le Massif Central : la route serait certes plus directe mais aussi bien plus escarpée. J’ai de plus en plus de mal à passer les pentes à plus de 8% et je préfère donner la part belle aux pistes cyclables, aux voies vertes telles, aux chemins de halage et aussi à quelques inévitables routes départementales. Il passera donc d’abord par Le Canal du Midi de Toulouse jusqu’à Sète, puis suivra les méandres du Rhône en empruntant la fameuse via Rhona jusqu’à Lyon, ceux de la Saône que nous quitterons à Macon pour la retrouver un peu plus au nord entre Chalon-sur-Saône et St-Symphorien-sur-Saône et enfin ceux du Doubs entre Choisey et Besançon. Là nous serons aux portes de l’Alsace où se terminera probablement notre périple commun.

Pourquoi ce voyage ?

J’espère – et je ferai tout pour – arriver à Ingersheim (dans la périphérie de Colmar) afin de fleurir la tombe de mes parents le 25 août, date de l’anniversaire de mon papa disparu 5 ans et demi plus tôt. Ce sera ma façon de leur rendre l’hommage qu’ils auraient mérité de leur vivant. Je n’ai pas été un enfant et un adolescent facile, loin s’en faut… ni même un adulte à vrai dire, une fois que j’avais pris mon envol. Il est des choses de la vie qu’on ne comprend ou qu’on se force à admettre que sur le tard, quand on a soi-même atteint un certain âge.

En compagnie de mon papa et de ma marraine, au retour d'une sortie sur route (dans les années 80).
En compagnie de mon papa et de ma marraine (la sœur ainée de ma maman), au retour d’une sortie sur route (dans les années 80).

Tout comme moi, il aimait le cyclisme : ses héros de l’époque étaient les français Louison Bobet et Raphael Géminiani, le suisse Hugo Koblet, les italiens Gino Bartali et surtout, le grand Fausto Coppi. Petit clin d’œil du destin, la rue où j’habite maintenant avec Marie, mon épouse, porte justement le nom de ce dernier.

Et après ?

Si l’aller se passe bien et que j’ai encore les cannes, j’envisage de faire le retour de la même manière soit plus de 2500 kms au total.
Quant à Julien, il n’aura que trois semaines de vacances et il se pourrait que ce soit un peu juste pour entreprendre le voyage de retour avec moi, surtout si nous prenons deux ou trois jours de repos une fois arrivés à destination. Nous n’en avons pas encore réellement discuté et nous avons encore le temps de le faire.

Mise à jour du 06 juin 2023

Le nouveau calendrier est maintenant entériné avec Julien : nous partirons de Toulouse le 12 août 2023 au petit matin et nous espérons arriver le 21 à Colmar, l’objectif de ce périple. Nous poursuivrons probablement jusqu’à Strasbourg le lendemain et ferons quelques cols représentatifs de la région (à minima la route des Crètes) avant le 27, date butoir de Julien pour prendre le train dans l’autre sens. Le 25, nous serons impérativement de retour à Colmar pour l’anniversaire de mon papa : j’y tiens ! Pour le reste, c’est open bar.

J’espère également passer quelques jours en famille après le départ de Julien et avoir l’occasion de rencontrer deux amis virtuels avec lesquels j’échange de temps à autre sur Strava, à savoir Piji-Piji de Colmar et Philippe du côté de Strasbourg, fervent supporter de Nathalie Baillon, lui aussi.

Enfin, s’il me reste encore quelques forces après toutes ces péripéties, je tenterai de revenir à Toulouse en vélo par un itinéraire que je n’ai pas encore validé, peut-être le même qu’à l’aller… ou pas ! On ne devrait pas être loin des 3000, voire des 3500 bornes, tout ça mis bout à bout.

Nouveau calendrier du roadtrip en Alsace
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