J’ai beau faire de l’ultra distance mon principal objectif de la saison, cela ne m’empêche évidemment pas de prendre également du plaisir sur une distance beaucoup plus courte, surtout quand c’est l’ami Thierry qui invite. Chaque sortie avec lui signifie découverte d’un nouveau parcours. J’ai bien reconnu quelques endroits où je suis déjà passé, la plupart du temps en sa compagnie d’ailleurs, mais les conditions ne sont jamais les mêmes.
Cette fois, nous sommes partis à une heure totalement inhabituelle car Thierry et son fils Bastien sont allés à un salon. Je savais donc que, quelle que soit la destination et l’heure du retour, il s’effectuerait forcément à l’éclairage d’un phare. Fort heureusement, j’avais pris le soin de nettoyer tous mes vélos et de recharger les batteries de mes différents éclairages.
Je ne suis pas non plus trop fan des parcours semi urbains, mais je sais que Thierry ne reste jamais bien longtemps sur le bitume et privilégie toujours les cyclables ou les petites roues départementales peu fréquentées. Je déteste tout particulièrement croiser ou me faire dépasser par ces automobilistes qui se croient seul(e)s sur la route et ignorent complètement les deux roues, protégées qu’ils sont (ou croient être) dans leur véhicule. Alors qu’il faisait encore bien jour, nous avons été dépassés par une voiture à l’approche d’un rond-point et comme la voie se rétrécissait, elle s’est tout simplement rabattue en ignorant totalement ma présence et a manqué de me mettre à terre. Je n’ai pas tout de suite réalisé qu’elle était conduite par une femme et quand, visiblement perdue, elle a fait le tour complet du rond-point pour revenir à ma hauteur, mon sang n’a fait qu’un tour et j’ai mis mon vélo en travers pour lui barrer la route, éventuellement prêt à en découdre avec ce chauffard. Je suis évidemment remonté sur mon vélo lorsque j’ai constaté que le conducteur était en fait une conductrice, non sans lui expliquer par de grands signes explicites qu’elle était passée à quelques centimètres de ma pédale gauche. Elle n’a pas demandé son reste.
Le reste du parcours s’est heureusement déroulé sans autre problème. Nous avons donc traversé Launaguet, l’Hers à la hauteur de Fonbeauzard et Aucamville pour rejoindre la canal latéral de la Garonne à la hauteur de Lacourtensourt et nous l’avons longé jusqu’au magnifique petit plan d’eau de la base de sports et de loisirs de Sesquières dont nous avons fait le tour presque complet. Impossible de ne pas s’arrêter pour prendre quelques photos au moment où le soleil commençait à disparaître derrière la ligne d’horizon.
Nous avons ensuite rejoint les bords de la Garonne à la hauteur de l’Île de Pecette jusqu’au pont de Blagnac puis nous avons continué notre chemin par Ginestous, La Glacière et Lalande. C’est ici même que j’ai effectué ma première sortie avec Ô Gravel au mois de mars dernier, lors d’une Family Ride à laquelle Thierry m’avait invité pour me faire découvrir l’association et rencontrer quelques uns de ses membres. En route, nous croisons tour à tour deux membres de l’association. Le premier est reconnu un peu trop tard pour nous arrêter car il a lui aussi continué sur sa lancée et était déjà relativement loin, mais gros coup de patin en reconnaissant l’ami Alphonse. Nous prenons quelques minutes pour nous souhaiter la bonne année, pour discuter avec lui et il nous apprend qu’il rentre d’une longue sortie de plus de 110 kms : pas mal pour une reprise !
La suite du parcours jusqu’à Balma m’était beaucoup plus familière et je confirme que je n’aime pas particulièrement rouler en ville donc j’étais finalement bien content de retrouver les bords de l’Hers dont je connais le moindre recoin. Le revers de la médaille, c’est que le terrain, relativement sec jusqu’à présent à l’exception de quelques courts passages, devient beaucoup plus gras et piégeux. D’autant plus que Thierry imprime un bon rythme et que j’ai quelque peine à le suivre. Lorsqu’il s’arrête pour une escale technique, je passe donc devant et je ralentis pour l’attendre sans m’arrêter. Il m’a rejoint assez facilement et j’accélère sensiblement pour reprendre une cadence que je suis en mesure de tenir, mais je sens bien que je chasse de plus en plus, en dépit de la largeur et de la structure des pneus. Le vélo de gravel de Thierry, lui, a des pneus de 40 mm de section et par rapport aux miens, paraissent presque lisses : je me demande comment il fait pour ne pas aller au tapis ? Jusqu’à cette ornière que je vois au dernier moment et qui surprend mon compagnon de route. C’est la première fois que je vois (ou plutôt que j’entends) Thierry aller au sol !
Heureusement, il tombe dans l’herbe et se relève sans bobo, ni pour lui, ni pour son vélo. Le cadre en titane, c’est du costaud et je me demande en riant intérieurement, une fois rassuré, si la carcasse de son pilote n’est pas faite du même métal. Nous redoublons donc de prudence car les bords de l’Hers ne sont pas toujours très large et ce n’est pas la saison pour s’y baigner.
Une fois arrivés au Lac de St-Caprais, nous rejoignons St-Jean quelques instants plus tard en passant par des endroits qui me font douter de ma propre connaissance de la ville où je réside. C’est vrai que Thierry y a habité lui aussi et nous passons même devant l’ancienne maison de ses parents. Un dernier petit coup de cul pour me rappeler qu’il doit peser une bonne trentaine de kilos de moins que moi et qu’il est aussi un peu plus jeune : je n’essaie même pas de rester à sa hauteur. Et nous voilà arrivés, du moins en ce qui me concerne. Une bière et une poignée de cacahuètes plus loin, Thierry doit reprendre la route pour Garidech car évidemment, il est venu me rejoindre à vélo : on est cycliste ou on ne l’est pas.
