Itinéraire du BRM 200 de Muret avec Gilles

Pour l’avant-dernière étape de la phase de préparation de la Race Across Paris, Gilles a proposé de suivre la trace de l’édition 2024 du BRM 200 de Muret et j’ai immédiatement adhéré à cette idée car j’ai malheureusement dû renoncer à participer à cette épreuve quand elle a eu lieu. De plus, le profil correspond assez bien à celui de Paris, même si au final, il manquera tout de même un peu plus de 100 km, mais le D+ est assez proche.

La journée n’a pas très bien commencé. Bien que je me sois levé à 05:30 et que, pour une fois, mes affaires étaient prêtes depuis la veille, j’ai trop traîné devant ma tasse de thé et surtout, le GPS m’a fait passer par des routes improbables pour rallier Muret en voiture. Au lieu des 35 minutes annoncées, j’en ai mis une vingtaine de plus, ce qui m’a fait arriver en retard.
Nous sommes donc partis avec une bonne demi-heure dans la vue par rapport à l’horaire prévu mais ce n’était pas si grave. Par contre, quand Gilles s’est aperçu après 5 bons kilomètres et un premier petit raidillon de Muret à Eaunes qu’il avait oublié son portefeuille sur le siège avant de sa voiture, on a compris qu’on ne rentrerait pas tôt. Sacré Gilles : en plus, il a le toupet de me dire que c’est de ma faute et que si j’étais arrivé à l’heure… bref, le ton était donné !

Une bonne demi-heure plus tard, nous voilà donc enfin en route pour de bon. Les 40 premiers kilomètres sont assez plats et une fois sorti de la périphérie de Muret, empruntent une petite départementale bien tranquille que je commence maintenant à bien connaître et que j’apprécie tout particulièrement. Elle nous mène de Lagardelle-sur-Lèze à Saint-Ybars. Je proposerai certainement à Sophie, mon amie non-voyante avec qui je me rendrai prochainement à Rieux-Volvestre en tandem pour voir passer la flamme olympique et participer aux manifestations organisées par la mairie de ce village, de l’emprunter dans le sens inverse pour notre retour sur Toulouse.

Les choses sérieuses commencent à Sainte-Suzanne avec magnifique montée jusqu’à Sieuras et un peu plus loin. Dès les premières pentes, je sens immédiatement que j’ai les bonnes jambes, comme on dit dans le jargon cycliste quand on se sent bien. Les pourcentages ne sont pas énormes (7 à 8% au plus fort de la pente) mais l’ascension est assez longues. Très vite, je comprends aussi que mon Gillou n’est, quant à lui, pas dans une forme éblouissante. Il a sans doute pris un bon coup de froid mercredi, en Montagne Noire. D’habitude, c’est moi qui suis derrière lui à bonne distance mais là, je ne le vois plus et il arrivera finalement au sommet près d’une dizaine de minutes après moi.

Après une rapide descente jusqu’à Daumazan-sur-Arize où je me fais courser par un chien agressif sur près d’une centaine de mètres (il doit lui manquer quelques crocs après le coup de savate qu’il s’est pris dans le museau pour avoir essayé de me croquer les mollets), nous remontons vers Raynaude en passant par Montfa : splendides paysages et sous le soleil, de plus en plus chaud ! Gilles est toujours à la peine et ça ne va pas aller en s’arrangeant mais à ce moment-là, trop euphorique par rapport à mon propre état de forme et captivé par la beauté des lieux que nous traversons, je ne me rends pas encore compte de sa détresse physique. Au sommet de la première montée, il m’avait annoncé qu’il montait à son rythme, je n’ai fait que monter à mon propre rythme moi aussi. L’autre versant est bien plus abrupte, surtout au pied de la bosse. Nous descendons jusqu’aux bords de l’Arize, à proximité d’en endroit appelé Tu peux crever : faut-il le prendre au premier ou au second degré ? On ne le saura jamais. On ne s’y arrêtera pas trop longtemps car le robinet d’eau des toilettes publiques est fermé : l’Ariège semble avoir souffert de la sècheresse, l’été dernier. Nous contribuons à faire remonter le niveau de l’Arize en soulageant à tour de rôle notre vessie mais le remplissage des bidons sera pour plus tard.

Nous passons Sabarat pour aller en direction du Mas d’Azil et nous décidons de nous écarter pour un temps de la trace pour rejoindre la grotte qui n’est qu’à quelques kilomètres de là. Gilles ne connaissait pas et personnellement, je me réjouis toujours d’y passer car l’endroit est tout bonnement exceptionnel, sans compter la perspective d’un excellent hamburger / frites qui m’a fait saliver depuis quelques kilomètres. Que de beaux souvenirs remontent à la surface, lors de mon périple vers Villeneuve-en-Couserans où Thierry m’avait invité dans sa résidence secondaire ! Il faisait à quelques degrés près le même beau temps.. Ca valait bien le détour et cette petite vidéo de Gilles traversant le tunnel.

Après avoir fait le plein d’eau au Mas d’Azil, nous voici maintenant lancés vers une interminable montée vers Foix. Elle n’est pas très difficile mais on est presque toujours en prise sur près de 40 kilomètres en 3 étapes. La première passe par Gabre jusqu’au pied d’Aigues-Juntes. Après une courte descente, on remonte de plus belle jusqu’à Baulou et j’entame la descente vers Clarac et la rivière souterraine de La Bouïche. Gilles que j’avais laissé revenir à quelques centaines de mètres de moi en ralentissant dans la première descente était à nouveau loin derrière alors, je me suis arrêté et j’ai pris des photos en l’attendant. C’est là que j’ai pris conscience que je n’étais pas très sympa avec lui en roulant ainsi devant lui. Nous étions à peine à mi parcours. Il restait une dernière difficulté et une quinzaine de kilomètres d’ascension avant d’atteindre les Pradets où j’ai eu une petite pensée pour Alain car nous y avions récemment fait une très belle randonnée pédestre. Je n’avait pas relevé que l’on passerait par là en regardant la trace mais j’ai immédiatement reconnu l’endroit. Depuis le pied de la montée, je me suis calé dans la roue de Gilles et je l’ai laissé faire le train. Il en sera ainsi jusqu’à l’arrivée, prenant juste quelques relais pour lui éviter de prendre le vent sur tout le trajet du retour, même s’il n’était pas très fort.

Qui dit longue montée dit généralement longue descente. Sur les 7 km en traversant Carol, Roquefort-les-Cascades et Carla-de-Roquefort, elle est assez rapide pour prendre un peu de vitesse mais très vite, ça ressemble plus à un faux-plat descendant qui permet de garder une allure correcte entre 25 et 35 km/h.

Quand on commence à regarder le GPS autrement que pour suivre une trace qu’on ne connait pas, lorgnant régulièrement sur le kilométrage déjà effectué et qu’on vite un bidon tous les 20 ou 30 kilomètres, c’est que le temps commence à être long. Je me surprend à faire de petits calculs mentaux pour convertir la distance restante estimée en temps de pédalage. Les jambes tournent bien sans douleur mais la plante des pieds sous les points d’appui commence véritablement souffrir. La chaleur et les heures de selle contribuent à faire gonfler les pieds et j’ai beau détendre le laçage de mes chaussures, rien n’y fait : c’est de plus en plus douloureux. Je me mets très souvent en position sur mes prolongateurs pour soulager les lombaires et changer d’appui mais dans ce cas, je prends de la vitesse et je déplace la douleur dans les épaules et le cou. Les cimetières se font rares. Nus parvenons à refaire le plein du côté de Dun au km 135 puis plus rien, ni à Labastide-de-Lordat, ni à Mazères qui nous traversons trop vite sans nous détourner, ni à Calmont, ni à Cintegabelle. En traversant Grazac et avant Miremont, je bois la dernière gorgée et il reste 30 kilomètres. Ils sont interminables pour Gilles comme pour moi, même si ce n’est pas pour les mêmes raisons. Heureusement que la chaleur est tombée au fil des kilomètres : l’air été moins chaud, la bouche se dessèche moins vite et je veux croire que je peux rester sans boire jusqu’à l’arrivée. On passe enfin devant un cimetière mais Gilles est trop pressé d’arriver et je ne veux pas le contrarier davantage donc, on ne s’arrête pas. L’a t’il seulement aperçu ?

Arrivés à Lagardelle-sur-Lèze, nous rejoignons la trace du départ et je reconnais l’endroit où j’ai attendu Gilles quand il est retourné à sa voiture pour chercher son portefeuille. Une dernière petite bosse à passer pour remonter jusqu’à Eaunes puis c’est la descente libératrice jusqu’à Muret. Ni médaille, ni carnet de route tamponné, ni comité d’accueil à l’arrivée comme cela aurait été le cas si on avait effectué le même parcours le 24 mars, jour officiel du BRM. Mais finalement, on s’en fiche : une moyenne de 22.5 km/h pour 9h30 de déplacement me satisfait pleinement et je n’ai plus qu’une hâte, celle d’enlever enfin ces satanés chaussures pour laisser respirer les pieds et celle de prendre une bonne douche.

Sacrée journée ! Encore quelques petits réglages à effectuer sur le vélo, sur le pilote et sur l’équipement et me voilà prêt pour le 26 avril, à Paris.

Vues : 29

Trace et profil

Download file: VDG_20240413_1942.gpx

Relevés GPS

Départ
13/04/2024 08:07:21
Durée de déplacement
09:24:49
Durée totale
11:33:48
Arrivée
13/04/2024 19:41:09
Distance
211.90 kms
Dénivelé positif
1401 m
Vitesse moyenne
22.5 kms/h
Vitesse maximale
49.1 kms/h
Altitude minimale
157 m
Altitude maximale
553 m
Puissance
162 W
Dépense énergétique
5502 kJ

Conditions

Météo
Dégagé
Température
9 °
Humidité
85 %
Vent
4.4 kms/h
Direction du vent
S

Autres participants

Gilles BARRAUD

Vélo utilisé

Revivre cette sortie