En mode galère à Bouconne

Je ne vais pas souvent en Forêt de Bouconne car elle est à l’Ouest de Toulouse alors que je réside est au Nord-Est, ce qui ne me laisse guère que deux options : traverser la ville ou la contourner largement.
J’ai donc choisi la première option à l’aller en allant chercher Castelnau-d’Estrétefonds par les petites routes campagnardes, histoire de mieux comprendre aussi le potentiel du vélo de gravel sur l’asphalte et de préparer un peu le BRM 200 de samedi.
Le résultat est assez bluffant, je dois dire, car avec un léger vent dans le dos, je devais être proche des 30 kms/h de moyenne, malgré les petites bosses entre St-Jean et Lapeyrouse-Fossat et une tige de selle un peu trop haute que j’ai rabaissé d’un bon demi centimètre en arrivant aux abords du Canal Latéral de la Garonne (j’ai appris récemment qu’on doit maintenant dire Canal de Garonne). Mais à partir de là, fini la haute fréquence de pédalage car on effectue un virage à 180 degrés pour se retrouver face au vent et il n’a cessé de forcir au fil des kilomètres.

Je quitte le canal à St-Jory pour chercher les bords de Garonne dont je longe les deux rives sur quelques kilomètres en traversant le fleuve à la hauteur de Gagnac-sur-Garonne. Puis, direction Beauzelle et l’Aéroconstellation où je ne peux m’empêcher de m’arrêter quelques secondes pour prendre deux magnifiques avions en photo, l’A340 et surtout l’imposant A380.

Première impasse, mais il y en aura encore quelques autres : ma trace me mène droit devant un entrepôt d’Airbus et je suis obligé de faire demi-tour et d’emprunter un bout de la N224 avant de trouver une belle piste cyclable qui me conduit jusqu’à Mondonville en sécurité.

L’entrée en Forêt de Bouconne se veut rassurante en abordant la longue allée centrale : elle est bien large, parfaitement rectiligne, en très légère montée et surtout elle est sêche. En birfurquant à droite, ça change du tout au tout et très vite, après avoir traversé la D24, je suis confronté à un terrain bien plus technique avec des passages où les ornières remplies d’eau et de boue sont de plus en plus fréquentes. Une véritable galère car je vais au tapis par trois fois en seulement quelques kilomètres : les quelques passages à pied ont chargé les cales d’argile collante et je n’arrive donc plus à déclipser suffisament vite. La troisième fois, je suis surpris par la profondeur d’une mare de boue et je tombe en plein dedans. Je suis trempé jusqu’à la taille mais fort heureusement, ni casse ni bobo.

Lorsque j’arrive au sommet de la cote 292 à l’extrémité Sud de la Forêt, non loin de Pujaudran, je pense que le plus dur est passé mais ce n’est qu’en partie vrai. Je ne tombe plus puisque j’ai choisi de passer en pédales plates (merci aux pédales mixtes de Shimano) chaque fois que l’équilibre devient précaire, mais ça tape bien quand même. En VTT, aucun problème pour passer par là mais en gravel, sans suspension, les lombaires prennent cher et les miennes me font souffrir, même au repos, alors le petit chemin de croix se poursuit, d’autant plus que je passe par des endroits improbables comme, par exemple cette voie de chemin de fer à la hauteur de Brax-Léguevin où, au moment où je commence à pousser le portillon pour la traverser, je vois débouler un train (peut-être le seul de la journée !…). Il y a tellement de boue que je suis obligé de mettre pied à terre à de nombreuses reprises pour la contourner par les broussailles.

Je croise quelques promeneurs et je tombe sur ce chien qui, sous les yeux amusés de sa maîtresse, prend son bain dans une flaque si profonde qu’il a de l’eau jusqu’au museau. Pour autant il ne bouge pas et me laisse largement le temps de le photographier.

La sortie de la Forêt est un véritable soulagement car j’ai le dos en compote mais je m’inquiète davantage pour l’état de mes fesses : les impacts répétés sur une selle trop dure les ont mis à vif et j’ai beau remettre une bonne couche de crème anti-échauffements, je commence à penser qu’il est déjà trop tard. Et je réalise que j’ai à peine fait la moitié du trajet quand je traverse Pibrac et la même voie ferrée qu’une ou deux heures plus tôt.

Je rejoins ensuite le skate park de Plaisance-du-Touch en longeant le Plateau de la Ménude. L’endroit est magnifique et je me régale en suivant la rive du Touch sur deux ou trois kilomètres avant de rejoindre la base de loisirs de la Ramée où j’espère trouver un point d’eau pour refaire le plein. Comme d’habitude, j’ai encore oublié de les repérer en traçant mon itinéraire et je m’aperçois à postériori qu’il y en vait quelques uns dissiminés autour de la base mais je suis passé trop loin pour les apercevoir.

Je retrouve le Touch à Tournefeuille en empruntant la sublime coulée verte sur cinq bons kilomètres jusqu’à Saint-Martin-du-Touch. Le souvenir (douloureux) du TGT 2022 refait surface : je l’avais fini dans un état lamentable, perclus de crampes car insuffisament hydraté tout le long du parcours et surtout, j’ai dû faire 190 kms avec une seule batterie car j’avais oublié les clés sur le siège avant de la voiture. Ce jour-là, mon ami Gilles m’avait sauvé la vie et j’ai fini au mental.

Je traverse maintenant Ancely pour rejoindre et franchir le pont de Blagnac et passer sur la rive opposée de la Garonne afain d’atteindre Les Ramiers puis Fenouillet où je retrouve enfin le Canal de Garonne jusqu’au-delà de Lacourtensourt.

La traversée de Toulouse par Lalande et Borderouge ne m’enchante pas particulièrement mais les pistes cyclables sont finalement les bienvenues et mes fesses apprécient. Je ne suis pas fâché d’arriver au lac de St-Caprais car à la sortie du bois il ne me reste plus qu’à grimper jusqu’à l’avenue des Pyrénées et de me laisser glisser jusqu’à la maison.

Vues : 7

Trace et profil

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Relevés GPS

Départ
23/03/2023 10:22:35
Durée de déplacement
08:25:54
Durée totale
09:11:39
Arrivée
23/03/2023 19:34:14
Distance
135.64 kms
Dénivelé positif
663 m
Vitesse moyenne
16.1 kms/h
Vitesse maximale
51.5 kms/h
Altitude minimale
111 m
Altitude maximale
299 m
Puissance
110 W
Dépense énergétique
3345 kJ

Conditions

Météo
Nuageux
Température
15 °
Humidité
75 %
Vent
16.9 kms/h
Direction du vent
SSE

Autres participants

Aucun

Vélo utilisé

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3 commentaires

  • Tu n’as pas choisi la facilité, tu es passé dans le « petit canyon » de Bouconne, partie la plus technique, même en condition sèche! Alors en gravel, tu partais assurément au casse pipe !
    Bravo à toi, mais il aurait été peut-être plus raisonnable de faire demi-tour…Stéphane dirait que c’est l’hôpital qui se fout de la charité, mais avec du recul, on voit toujours mieux les risques…

    • Comme je le précisais, je ne viens pas souvent en forêt de Bouconne donc, je ne choisis pas, je subis.
      Demi tour ? Impossible, j’ai 11 vitesses mais pas de marche arrière 🤣 Et oui, Stéphane te connaît bien, c’est l’hôpital qui se moque de la charité mais c’est flatteur. Merci !

  • Belle sortie Jacques 👍

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